MÉTIER. L'un des plus grands architectes au monde est revenu sur sa carrière dans une interview radiophonique. Renzo Piano y a évoqué sa profession et quelques uns de ses projets phares.

"Mes projets sont des créatures, des enfants, on les aime." Renzo Piano chérit les opérations qu'il a dessinées tout au long de sa carrière. Invité à la matinale de France Inter le 17 octobre 2024, l'architecte franco-italien de 87 ans, co-concepteur du Centre Pompidou, est revenu sur sa carrière en interview. Le prix Pritzker de 1998, concepteur de 33 musées, dont le Whitney Museum à New York, le musée de Chicago et Istanbul Modern, affirme ne pas être "nostalgique" et voit la pratique de l'architecture "comme une danse".

 

Une exposition hommage

 

Le reconstructeur du Pont de Gênes dit avoir grandi "dans une maison de bâtisseurs" et affirme "adorer" les chantiers. "Je veux mourir sur un chantier", répète-t-il, ajoutant que "l'art de construire est l'un des plus anciens de l'humanité".

 

Son agence d'architecture éponyme a signé la conception de plus de 180 projets dans le monde. Une partie de son travail se découvre actuellement à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, à Paris, qui organise une exposition jusqu'au 23 novembre prochain.

 

"Retrouver de l'humanisme"

 

L'un des grands chantiers de son agence Renzo Piano Building Workshop est la construction du campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord. Un projet à plus d'un milliard d'euros qui devrait être livré en 2028. Il regroupera, sur un site unique, une structure hospitalière avec les activités médico-chirurgicales des hôpitaux Bichat (Paris XVIIIème) et Beaujon (Clichy) de l'AP-HP et une structure universitaire réunissant les activités d'enseignement et de recherche des UFR de médecine d'Université de Paris et de l'UFR de médecine bucco-dentaire pour l'ensemble de l'Ile-de-France. L'architecte promet que "depuis chaque chambre, le malade verra un arbre. La nature est une promesse de guérison".

 

Renzo Piano considère que la conception des hôpitaux est l'un des "thèmes les plus difficiles pour les architectes car il faut se mettre dans les conditions du malade et du docteur". Les architectes ont, selon lui, oublié "la beauté, les espaces, la lumière, la nature" en concevant les hôpitaux du XXe siècle. Il appelle à "retrouver de l'humanisme" dans ces établissements, indissociable de "l'excellence médicale".

 

Interrogé sur le sujet des zones périurbaines, il estime que ces lieux ont besoin d'être "remaillés" à des grandes infrastructures et services, ainsi qu'à des lieux de rencontre comme des places et jardins. "La ville devient alors plus verte", philosophe-t-il.

 

 

 

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